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Guide de survie littéraire du Canadien français # 3

Juin L’indépendance du Canada, Lionel Groulx, 1949.



Nous commémorons cette année le 50e anniversaire du décès du plus influent intellectuel canadien-français de la première moitié du XXe siècle.


Devons-nous souhaiter l'indépendance de n'importe quelle sorte de pays se demande, en filigrane de ses études, Lionel Groulx. L'historien souhaite la décolonisation du Canada et, pour en dessiner la manière, se réfère comme toujours au passé. En rassemblant les études de Lionel Groulx publiées au sein de diverses revues spécialisées, l’éditeur a réalisé une histoire de « l’idée » d’indépendance du Canada qui n’est pas piqué des vers.


Composé d’études écrites entre 1938 et 1948, notre chanoine national y constate que chacune des tentatives d’indépendance du Canada (l’acquisition du gouvernement responsable par le gouvernement Baldwin-Lafontaine, l’acte de l’Amérique du Nord britannique, le rapport Balfour de 1926, le statut de Westminster), aurait fait reculer sa liberté et son autonomie. À se demander parfois si nous n’étions pas plus autonomes, libres et indépendants sous la gouverne des Carleton et Murray (deux dirigeants anglais post conquête de 1760 sympathiques à la bravoure canadienne-française). Nous serions bien mal avisés de refuser de croire que ce qui s’applique pour l’indépendance du Canada ne s’applique pas aussi pour l’indépendance du Québec.


À ce sujet, Groulx rejoint, sous un angle totalement différent, plusieurs conclusions d’un autre ouvrage fort intéressant publié plusieurs années plus tard (1993). Celui du nationaliste canadien, d’origine canadienne anglaise, pourfendeur de l’accord de libre échange signé avec les États-Unis (Accord qui a permis la vente de l’économie nationale canadienne aux mains d’intérêts états-uniens) et agriculteur saskatchewannais David Orchard intitulé en Anglais : « The Fight for Canada: Four Centuries of Resistance to American Expansionism » et en Français : « Hors des griffes de l'aigle. Quatre siècles de résistance canadienne à l'expansionnisme américain ».


À noter : les références dont se sert Groulx proviennent d’une époque peu connue du lecteur même expérimenté. Il ne s’agit donc pas d’une lecture facile, loin s’en faut.



Défi - répondre à quatre questions pour les lecteurs.

1. Cité par Groulx, quel jeune journaliste et futur premier ministre du Québec a écrit : «Notre condition de colonie a pour base la protection de l'Angleterre ; cette base étant sapée, tout l'édifice doit crouler . . . Au moins, avec l'indépendance, viendrait le droit de faire respecter notre honneur national »


2. Cité par Groulx, quel premier ministre anglais a écrit : « Le Canada je le crois, a son avenir à lui. . . Ces provinces ont les moyens d'établir leur indépendance à l'égard de tout pouvoir étranger, et si, à la fin, elles peuvent devenir un pays indépendant, nous trouverons dans un tel événement, non pas une source de mortification, mais un motif d'orgueil » ?


3. Que permet le traité de Washington de 1871 sur le fleuve Saint-Laurent ?


4. Si l’esprit latin procède, selon Groulx, « rapidement et par déduction » qu’en est-t-il de l’esprit anglais ? Selon Groulx, devrions-nous accorder une quelconque précision rigide et inflexible au droit constitutionnel anglais ?


Ce guide de survie littéraire présentera un ouvrage au début de chaque mois. Comme nous sommes déjà en avril, nous présentons quatre ouvrages pour cette première publication. Pour les lecteurs qui souhaitent recevoir le corrigé des défis du guide de survie littéraire, envoyez-nous un courriel.


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